1. |
Anatoli
06:23
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1 - Anatoli (6 mn 23) Préambule
Anna Viktorovna Borodine,
Insoumise et rebelle, tu me fascines.
Tu m’as émerveillé !
Anna, charmante Anna,
Comme tu m’as charmé !
Anna, aimante Anna,
Comme je t’ai aimé !
C’était trop tard,
Je n’avais rien compris.
J’étais en retard,
Tu en as payé le prix.
J’étais un salopard.
J’entends encore ton cri.
Mes bottes crissent dans la neige, je marche d’un pas résigné.
Je remonte le boulevard, la ville est calme en ce début de soirée.
Le vent est glacial, ce n’est pourtant que l’automne.
Je ne sens pas le froid mais je relève mon col.
Je suis Anatoli Mikhaïlovitch Lipovsky
On m’appelle Tolik, j’ai 25 ans.
Mais il me semble déjà avoir vécu plusieurs vies.
J’ai été ouvrier, soldat, paysan.
A la seconde où tout s’effondre, Je m’effondre.
La seconde d’après, Je renais.
Les flocons lourds qui tombent recouvrent la vieille Petrograd.
C’est au coin de la rue que je retrouve l’ensemble de mes camarades.
Nous ne sommes encore pas très nombreux.
Il n’y a pour l’instant pas d’bruit, aucun coup de feu.
Je suis né dans le village de Kotovski,
A 50 kilomètres au nord de Novgorod.
Et c’est là-bas que j’ai été tout entier conquis.
Elle épiçait ma vie, elle était mon électrode.
A la seconde où tout s’effondre, Je m’effondre.
La seconde d’après, Je renais.
Anna Viktorovna Borodine,
Insoumise et rebelle, tu me fascines.
Tu m’as émerveillé !
Anna, charmante Anna,
Comme tu m’as charmé !
Anna, aimante Anna,
Comme je t’ai aimé !
Mais c’était un autre temps, c’était hier….
Avant…..la……guerre……
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2. |
Au bord de la rivière
08:05
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2 - Au bord de la rivière (8 mn 05) Acte I Scène 1
Je termine rapidement le travail d’aujourd’hui.
Le soleil a cogné fort dans les champs de Kotovski,
C’est le début du printemps 1913.
Et je cours cueillir des fleurs au bord de la Louvez…j’ai un peu peur.
Anna et moi nous nous connaissons depuis notre enfance.
Nous nous apprécions beaucoup sans jamais nous l’avouer.
Ce soir, je m’suis décidé à tenter ma chance.
Ce soir, je m’suis décidé à lui déclarer….mon amour pour elle.
Et j’attends, patiemment, tendrement
Que ses pas foulent le sol, écartent les fougères.
Et j’attends, patiemment, tendrement
Que ses yeux croisent mes yeux au bord de la rivière.
Aujourd’hui mon cœur bat comme la grêle sur les toits.
Nous avons pris rendez-vous, je suis là, j’attend Anna.
Je sers mon bouquet trop fort dans mes doigts.
Je m’retourne, j’entends un bruit. Oui c’est elle, la voilà.
Je me précipite et je lui tends le bouquet.
Je ne la laisse pas parler et lui sors tout le couplet.
Je bafouille et je transpire, j’ai le souffle court.
Je tremblote et je bredouille, quelle déclaration d’amour !
Veux-tu te marier, Anna ? Nous vivrons simplement.
Veux-tu vivre avec moi, Anna ? Humblement mais heureux.
Veux-tu fonder une famille, Anna ? Nous vivrons modestement.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime, Anna ! Mais ensemble tous les deux.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime, Anna ! Oui ensemble toi et moi.
Je t’aime, je t’aime, je t’aime !
Je m’y étais pourtant préparé depuis longtemps
Et j’avais tellement espéré ce moment.
Allais-je échouer lamentablement ? Et puis….
Mes oreilles me trompent-elles ? Anna me répond : oui !!!
Et j’attends patiemment, tendrement
Que sa main prenne ma main, que nos corps se resserrent.
Et j’attends patiemment, tendrement
Que ses lèvres touchent mes lèvres, au bord de la rivière.
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3. |
Le soviet
05:51
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3 - Le soviet (5 mn 51) Acte I Scène 2
Puis nous avons marché. Nous avons beaucoup parlé.
Nous avons inventé Notre avenir rêvé D’amoureux.
A la nuit tombée, Nos pas nous ont menés
A l’entrée de la maison Où se tient la réunion Du soviet.
Anna participe A toutes les discussions.
Elle est au parti Depuis sa création.
Pour moi c’est la première fois. Le soviet fait le plein.
Beaucoup de gens sont là Et j’en connais plus d’un.
Qu’est-ce qui pousse ces paysans A se rassembler si souvent ?
Après un’ dure journée, Ils trouvent la volonté
De parler politique, Eux, de simples moujiks.
On fume, on rit, on boit, On discute et on débat,
On critique l’état Dans la petite isba.
La répression de l’Okhrana, Ils l’ont connue maintes fois.
On sent qu’ ça les dégoûte De vivre sous le knout.
On lance des solutions, Des idées à foison.
L’effervescence est là, Il se crée quelque chose là,
Au milieu du bruit, Et de la bonhomie,
Dans l’odeur de terre, Au creux de la misère.
Et Anna me dit tout bas Que ceci se produit Partout dans le pays.
Puis Anna se lève et elle prend la parole.
Son ton est assuré comme une maîtresse d’école.
Son enthousiasme irradie toute l’assemblée.
Elle parle à tous, à chacun en particulier.
Moi j’ décolle, je m’envole, Je ne touche plus le sol.
Oui je suis fasciné, Pleinement captivé.
Tout le monde est sous le charme De ce petit bout de femme.
Tellement persuasive. Comment ne pas la suivre ?
Anna, que j’aime… Et qui m’aime…
Moi j’ décolle, je m’envole, Je ne touche plus le sol.
Oui je suis fasciné, Pleinement captivé.
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Anna, moi et la guerre
05:53
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4 - Anna, moi et la guerre (5 mn 53) Acte I Scène 3
Nous voilà déjà en septembre.
Anna et moi vivons ensemble.
Le travail de la terre est tuant.
Nous n’avons pas beaucoup d’argent.
Mais nous nous aimons tendrement
Et ce mystérieux sentiment
Me soutient, me fait endurer
Les pires difficultés.
Mais Anna, elle, n’accepte pas
Cette situation et se bat
Un peu chaque jour pour l’améliorer.
Elle souhaiterait me voir moins résigné.
Mais nous nous aimons tendrement
Et ce mystérieux sentiment
Nous soutient, nous fait endurer
Les pires difficultés.
La vie devient très difficile
Et ne ménage pas notre idylle.
Si bien que parfois des tensions se créent
Qui éclatent et nous laissent effondrés.
Mais nous nous aimons tendrement
Et ce mystérieux sentiment
Me soutient, me fait endurer
Les pires difficultés.
Je veux fonder une famille et avoir des enfants.
Quoi de plus normal pour un jeune couple de 22 ans ?
Anna me répond : « Ce n’est pas le moment.
Je ne vois pas d’avenir en Russie pour nos enfants. »
Et elle me montre les journaux où s’étalent les défaites,
D’une armée russe ne comptant plus toutes ses retraites,
D’usines incapables de produire assez,
De dirigeants russes coupés de la réalité.
Je m’énerve et je lui dis croire en notre patrie.
Je m’emporte et lance vouloir partir de Kotovski,
Entrer à l’usine, soutenir mon pays.
Elle s’écrie : « La porte est grande ouverte, allez, vas-y ! »
Qu’est-ce qu’il m’a pris ?
Je suis parti.
La colère l’a emporté :
J’ai tout plaqué.
Et j’ai pleuré.
Oui j’ai pleuré.
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5. |
Vivre ensemble
06:45
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5 - Vivre ensemble (6 mn 45) Acte II Scène 1
J’ai rejoint Petrograd depuis plus d’un an
Où je travaille dans une usine d’armement.
Le temps a fait son œuvre et Anna me manque :
Si nous pouvions à nouveau vivre ensemble ?
Comme avant, vivre ensemble, à nouveau, ensemble.
Eté 1916 en fin d’après-midi
J’arrive enfin dans mon village de Kotovski.
Le cœur serré, je pousse la porte de son isba
Mais la maison est vide, personne ne m’attend là.
Pourrons-nous nous aimer comme avant ?
Pourra-t-elle m’accepter comme avant ?
Je cours chez ses parents, ils ont une lettre pour moi.
Anna s’explique : elle m’aime encore comme autrefois
Mais ce n’est pas le moment de fonder une famille :
Le soulèvement gronde, la monarchie vacille.
Elle veut participer à la lutte aujourd’hui.
Elle ne peut plus rester passive à Kotovski.
Elle est partie à Petrograd pour la révolution.
Notre amour doit attendre la fin de l’insurrection.
Pourrons-nous nous aimer comme avant ?
Pourra-t-elle m’accepter comme avant ?
Vivre ensemble, comme avant, vivre ensemble, à nouveau, ensemble.
A nouveau je me suis énervé.
Et sa lettre, je l’ai déchirée.
Je me suis engagé dans l’armée.
Et au front, je me suis retrouvé.
Je voulais simplement en finir.
Pour moi, je ne voyais plus d’avenir.
Je ne comprends pas Anna et Anna ne me comprend pas.
Je ne comprends pas Anna et Anna ne me comprend pas.
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Aveugle et sourd
05:06
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6 - Aveugle et sourd (5 mn 06) Acte II Scène 2
C’est l’hiver, sur le front, la misère, le temps long, militaire.
L’air d’un con, de la chair, à canon, c’est la guerre.
Le nouvel an est passé sans fête,
Nous sommes en 1917
Et je reçois parfois tes lettres
Qui me procurent un semblant de bien-être.
Tu m’expliques tous les évènements
De Petrograd où souffle le vent
De la révolution, c’est imminent !
L’hiver est rude, la famine s’étend.
Des grèves spontanées voient le jour. Anna leur apporte son concours.
Elle milite pour le soulèvement, Elle est de tous les rassemblements.
Mais le tsar, aveugle et sourd, A la misère qui l’entoure
Envoie la troupe contre la foule Et le sang de son peuple coule.
Anna et quelques camarades Sont envoyés dans la nuit froide
Pour fraterniser avec l’armée : Les régiments s’allient aux révoltés.
La révolution triomphe. Un régime millénaire s’effondre.
Le tsar abdique le 2 mars. Un gouvernement le remplace.
C’est l’hiver, sur le front, la misère, le temps long, militaire.
L’air d’un con, de la chair, à canon, c’est la guerre.
Anna m’écrit régulièrement.
Je lis et je relis ses lettres.
C’est là mon seul divertissement
Et tous ses mots résonnent dans ma tête :
Elle m’écrit qu’elle m’aime avec tendresse
Et qu’après la chute du tsar, la ville est en liesse,
Et dans ces moments là, comme je lui manque…
« Je te voudrais près de moi mon amour »
Mais elle sait aussi que sa lutte N’a pas encore atteint son but.
La révolution n’est pas totale : Le pouvoir est bien trop libéral.
Le gouvernement provisoire Est incapable d’entrevoir
Qu’on en a assez en Russie De la guerre, cette maudite boucherie.
Les manifestations reprennent. Des grèves éclatent chaque semaine.
Tous les jours il y a un peu plus De révoltés criant dans la rue.
Mais l’état aveugle et sourd A la misère qui l’entoure
Envoie la troupe contre la foule Et le sang de son peuple coule.
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7. |
Sur le front
06:04
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7 - Sur le front (6 mn 04) Acte II Scène 3
Mais la guerre continue.
Je me suis encore battu.
On nous a dit de charger.
Mes compagnons sont tombés.
Puis nous nous sommes repliés.
Beaucoup y sont restés.
Et la guerre continue.
Je me suis encore battu.
Mais je subis toujours la guerre et les combats
Et j’espère, comme la plupart des soldats,
La fin rapide de cette immense boucherie
Pour sauver ce qu’il reste de la Russie.
Mais la guerre continue, je me suis encore battu.
On obéit aux ordres des officiers,
On supporte leur incompétence, leur cruauté.
La hiérarchie ne compte plus les morts et les défaites.
De plus en plus nombreux, les soldats désertent.
Mais la guerre continue, je me suis encore battu.
Anna m’envoie régulièrement des lettres
Où elle veut que je la rejoigne, que je déserte.
Je m’inquiète pour Anna : dois-je me rallier à son combat ?
Pourra-t-elle survivre longtemps ? Elle me manque tellement, tellement !
Mais la guerre continue, je me suis encore battu.
Mais la guerre continue.
Je me suis encore battu.
On nous a dit de charger.
Mes compagnons sont tombés.
Puis nous nous sommes repliés.
Beaucoup y sont restés.
Et la guerre continue.
Je me suis encore battu.
C’est l’hiver, sur le front, la misère, le temps long, militaire.
L’air d’un con, de la chair, à canon, c’est la guerre.
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8. |
Une belle matinée
07:00
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8 - Une belle matinée (7 mn 00) Acte II Scène 4
Le soleil lance ses premiers rayons.
Ils éclairent mon visage, il fait bon.
Ce serait une belle matinée
Si on ne nous avait commandé d’attaquer.
Le soleil lance ses premiers rayons.
Cela réchauffe mon visage, qu’est-ce qu’il fait bon.
Ce serait une belle matinée
S’il ne fallait pas encore attaquer.
Le général Kornilov
Nous envoie à la catastrophe.
Ce ne sera qu’une fois de plus :
On connaît bien le processus.
Qu’est-ce que je fais là ?
Resterai-je longtemps là ?
Je mourrai là !
Qu’est-ce que je fous là ?
Survivrai-je longtemps là ?
Je mourrai là ! Je crèverai là !
Et nous chargeons une fois de plus,
Comme un seul homme, nous les braves soldats russes.
Mais l’attaque est encore un échec.
Nos officiers ne valent pas un kopeck.
L’ennemi, nombreux et à couvert,
Nous force à faire marche arrière.
Nous n’avons qu’une solution
Nous replier et protéger nos positions.
Qu’est-ce que je fais là ?
Resterai-je longtemps là ?
Je mourrai là !
Qu’est-ce que je fous là ?
Survivrai-je longtemps là ?
Je mourrai là ! Je crèverai là !
Mais sombrerais-je dans la folie ?
Même éloignés des lignes ennemies,
Hors de portée de leurs fusils,
Mes compagnons s’écroulent, le corps en charpie.
Je crois bien que j’ai compris :
Sur un ordre du général,
Ce sont nos mitrailleuses, nos propres balles
Qui fauchent les soldats qui s’ replient.
Pour moins que ça on se sentirait trahi !
Je n’ sais pas comment ni pourquoi
Mais je m’en suis encore sorti cette fois.
Je suis écoeuré, dégoûté
Je décide de tout tenter pour déserter,
Quand l’occasion se présentera.
Mais elle ne se présenta pas :
Mon régiment étant détruit,
Je fus alors transféré dans la cavalerie….
Qu’est-ce que je fais là ?
Resterai-je longtemps là ?
Je mourrai là !
Qu’est-ce que je fous là ?
Survivrai-je longtemps là ?
Je mourrai là ! Je crèverai là !
Le soleil lance ses premiers rayons.
Ils éclairent mon visage, il fait bon.
Ce serait une belle matinée
Si on ne nous avait commandé d’attaquer.
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9. |
Sergueï
06:05
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9 - Sergueï (6 mn 05) Acte II Scène 5
Je caresse mon cheval et lui donne une pomme.
Il vaut nettement mieux que beaucoup des hommes
De ce régiment : les cosaques de Saint-Georges
Où, pour un oui, pour un non, on s’entr’égorge…
Et voilà le pire d’entre tous qui s’avance :
Sergueï, un fou de guerre sans conscience.
Il pense qu’on est son ami si on le craint.
Et tout le monde s’en méfie, il est malsain.
Il adore raconter ses exploits
Comme lorsqu’il avait failli mourir de froid.
Il avait alors éventré son cheval
Et s’était réchauffé dans ses entrailles.
Juillet 1917, je cours à ma perte, je cours à ma perte. Il faut que je déserte.
Juillet 1917, je cours à ma perte, je cours à ma perte. Il faut que je déserte.
Je caresse mon cheval et lui donne une pomme.
Nous sommes entassés dans des wagons énormes.
Nous avons reçu des armes, des munitions.
D’après Sergueï, nous avons une haut’ mission…
De quoi s’agit-il ? Nous ne le savons pas.
Où nous rendons-nous ? Nous ne le savons pas.
Le plus grand mystère plane sur notre mission.
Les officiers ne répondent pas à nos questions.
Le train nous emmène à toute allure.
Sergueï est impatient, c’est de mauvaise augure.
Je m’évade en pensant à Anna : où est-elle ?
Soudain c’est le noir. Nous sommes sous un tunnel.
Eté 1917, je cours à ma perte, je cours à ma perte. Il faut que je déserte.
Eté 1917, je cours à ma perte, je cours à ma perte. Il faut que je déserte.
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10. |
Petrograd
02:47
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10 - Petrograd (2 mn 47) Acte III Scène 1
A Petrograd, les soldats
Mobilisés ne veulent pas
Etre expédiés au front
Pour servir de Chair à canon.
Ils ont rejoint les manifestants,
Ouvriers et paysans.
Ils portent les drapeaux rouges avec fierté.
La capitale s’est révoltée.
Le parti de Lénine profite
De ce ras-le-bol sans limite.
Le gouvernement provisoire
Veut rétablir son pouvoir.
Il a décidé d’envoyer
Les cosaques pour mâter les insurgés,
Et éliminer en même temps
Quelques bolcheviques influents.
La réponse au désarroi de la population
Est encore et toujours la répression.
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11. |
L'assaut
06:54
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11 - L'assaut (6 mn 54) Acte III Scène 2
Une pluie lourde bat les pavés de la capitale.
Dès la sortie des wagons, nous montons à cheval.
Sergueï nous harangue : nous allons charger,
Aveuglément, le sabre au poing, pas de quartier.
Il pleut sur la ville,
Il pleut sur ma vie.
Je sais qu’aujourd’hui,
Je serai détruit,
Ce sera fini.
Une pluie lourde bat les pavés de la capitale.
Nous galopons dans les rues à la manière des vandales.
Je ne parviens pas à m’extraire du torrent
Des cavaliers chargeant sur les manifestants.
Il pleut sur la ville,
Il pleut sur ma vie.
Je sais qu’aujourd’hui,
Je serai détruit,
Ce sera fini.
L’assaut est sanglant, barbare, inhumain, meurtrier.
Des coups de sabre sont donnés, des coups de feu sont tirés.
J’panique face à tant de furie puis je me reprends :
Je réussis enfin à m’éloigner de l’affontement.
Je ne sais pas si ce sont des larmes sur mon visage.
Je suis prostré, totalement hors d’usage.
C’en est trop, mon cerveau s’est autocensuré :
Il ne veut plus voir cette réalité.
Il pleut sur la ville,
Il pleut sur ma vie.
J’ai cette intuition,
Cette appréhension.
Je sais qu’aujourd’hui,
Je serai détruit,
Je sais qu’aujourd’hui,
Ce sera fini.
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12. |
Les pavés ruisselants
05:41
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12 - Les pavés ruisselants (5 mn 41) Acte III Scène 3
Un cri me tire de mon coma.
Je crois reconnaître cette voix.
Je talonne mon cheval avec émoi.
Mon cœur bat comme la grêle sur les toits.
Au coin de la rue, j’aperçois,
Face contre terre, les bras en croix,
Sur les pavés ruisselants,
Une jeune femme gisant dans son sang.
Sergueï se tient à ses côtés
Essuie son sabre, l’air rassasié.
Je saute de ma monture, angoissé.
Je m’approche avec grande fébrilité.
Près du cadavre, je m’assoie.
Sous la pluie, je retourne ce corps froid
Que j’ai trop peu serré dans mes bras.
Anna ! Mon Anna ! Anna…
Je sors mon couteau avec furie.
Je ne suis plus Anatoli.
Je suis un cosaque de Saint-Georges.
Je me jette sur Sergueï et je l’égorge.
Je m’écroule près de toi Anna,
Face contre terre, les bras en croix.
Sur les pavés ruisselants,
Anna, je gis dans ton sang.
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13. |
Le grand soir
04:58
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13 - Le grand soir (4 mn 58) Epilogue
Mes bottes crissent dans la neige, je marche d’un pas résigné.
Je remonte le boulevard, la ville est calme en ce début de soirée.
Le vent est glacial, ce n’est pourtant que l’automne.
Je ne sens pas le froid mais je relève mon col.
Je marche dans les pas d’Anna
Vers le palais d’hiver.
Elle est là comme autrefois
Au bord de la rivière.
Elle est tout contre moi,
Il n’y a rien à faire :
Elle sera toujours là,
Quand nos corps se resserrent.
Je rejoins Antonov et tous mes camarades.
Ce soir, une page décisive se tourne à Petrograd.
Anna avait senti le sens de l’Histoire.
Et moi, je n’avais rien compris, j’étais un salopard.
Je marche dans les pas d’Anna
Vers le palais d’hiver.
Elle est là comme autrefois
Au bord de la rivière.
Elle est tout contre moi,
Il n’y a rien à faire :
Elle sera toujours là,
Quand nos corps se resserrent.
Je n’ai jamais eu d’enfants.
Je n’ai jamais fondé de famille.
Je marche dans les pas d’Anna
Vers le palais d’hiver.
Elle est là comme autrefois
Au bord de la rivière.
Elle est tout contre moi,
Il n’y a rien à faire :
Elle sera toujours là,
Quand nos corps se resserrent.
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